Développer un nouvel imaginaire, les Low-Tech en entreprise - LowChat #1

Si vous êtes arrivés sur ce forum, c’est que vous vous questionnez sur un avenir différent que celui qui nous est promis par l’imaginaire actuel (IA, voitures volantes, croissance infinie) proposé par les géants de la tech et des milliardaires sans scrupules qui veulent nous faire croire que la Liberté c’est l’absence de limites.

Vous pensez qu’on ne peut plus continuer comme ça et qu’il faudrait créer des alternatives à cette vision du futur à la Asimov où les humains vivraient dans des Cavernes d’Acier, complétement coupés de la Nature et de la réalité du Monde.

Pour éviter cela, il est primordial que l’on s’évertue à développer un imaginaire concurrent. Et pour ça, on va avoir besoin de mobiliser beaucoup de gens. Aujourd’hui, la mouvance low-tech est surtout représentée par des ingénieurs, des bricoleurs, des inventeurs. Et il faut avouer que même si certains sont très bons, la communication n’est pas vraiment notre point fort.

Aujourd’hui, le mouvement a besoin d’intéresser et de mobiliser au delà de cette sphère. Je vous invite à en parler à vos amis, à votre famille, sur votre lieu de travail. Si l’avenir vers lequel tend notre société ne nous convient pas, c’est à nous de proposer autre chose.

Nous avons vraiment la capacité de transformer la Start-Up Nation en Low-Tech Nation ( :wink: @EmilienB ), mais pour ça, il faudra rendre les Low-Tech plus désirables que les High-Tech. Sortons de cette image de « bricolage » pour aller vers une image de robustesse et de résilience.

Le Low-Tech Lab fait déjà un travail de communication au grand public formidable pour expliquer la démarche. Maintenant, c’est à nous de faire nos preuves, de montrer comment la Low-Tech peut fonctionner en entreprise.

Aujourd’hui, le monde Low-Tech tourne beaucoup autour des usages particuliers, quand est-il des usages professionnels?

Avez-vous des idées pour mettre en place des Low-Tech dans les entreprises? Des retours d’expérience? Quels sont les freins, les opportunités?

Je vais être beaucoup plus actif à partir d’aujourd’hui, mon objectif en fondant ce forum il y a bientôt 1 an avec @MaxenceFournaux était de créer de l’émulation, des discussions, de l’entraide afin de participer à faire naître un nouvel Imaginaire Collectif.
Chaque semaine, je vous proposerai un nouveau sujet de réflexion pour que nous puissions échanger, et faire avancer nos idées!

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Hello,
Super intéressant comme sujet :wink:
Des entreprises low-tech c’est possible mais ça demande de revoir entièrement sa conception de l’entreprise justement … et avec cela : le système capitaliste …

Il y a des Low tech qui peuvent être moins cher en répondant à la fonction du consommateur.
Mais dans l’esprit Low-tech certains pensent que la technique apportée doit être rendu publique (open source en anglophile).
Perso, je pense que c’est dommage de se priver d’investissements potentiels si la rentabilité de l’idée n’est pas possible. Cependant cela nous fait bien rester dans le capitalisme classique.

Certaines idées d’intérêts communs pourraient soutenir le développement des Low tech. Comme rembourser les créanciers risqueurs en objets/services produits. (Baguette, eau chaude, mobilité, …)

Le monde désirable Low tech c’est celui du bien être, tolérance, bien vivre ensemble avec tous même beaucoup plus chichement.
Moins de stress, moins de violence, moins course à tout va et plus de musique

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Et quand on est actuellement dans un système capitaliste, peut-on quand même mettre en place une démarche low-tech dans une entreprise? Et si oui, dans quel secteur d’activité?
Parce qu’on ne va pas se mentir, le système capitaliste ne s’arrêtera qu’en cas d’effondrement global… Et encore!
D’ailleurs, c’est intéressant, car ce n’est pas forcément le système capitaliste le problème mais la financiarisation de l’économie avec une déconnexion entre l’économie réelle et l’économie spéculative.
Si le capital n’était qu’un moyen d’échange simplifié et non une fin en soit il n’y aurait pas un si gros problème de cohabitation entre la démarche low tech et le capitalisme.
D’ailleurs, beaucoup d’évolution en ce moment dans ce domaine avec des financements participatifs sans rémunération, l’arrivée de livret d’épargne sans intérêts etc…

La question de l’open-source est vraiment centrale quand on parle du rapport low-tech/entreprise et il divise beaucoup dans la communauté. Pour ma part, je pense que les brevets sont voués à disparaitre. Quand on voit aujourd’hui des entreprises chinoises qui copient des produits brevetés sans soucis, même dans l’industrie pharmaceutique…
Le remboursement en services/produits marche déjà très bien par le crowdfound aujourd’hui, mais c’est vrai que je n’ai jamais vu une boulangerie rembourser de l’argent emprunté à sa communauté par du pain par exemple! C’est une très bonne idée.

C’est une très grosse question ça … Oui et non … ça dépend de l’état d’esprit de l’entreprise, sa culture, sa taille … Le plus gros risque c’est de voir tous les efforts détruits par l’effet rebond.
Pour créer des entreprises low-tech il faut redonner une place importante à l’artisanat. Pour faire des usines low-tech il ne faut pas avoir à compter sur l’économie d’échelle

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Pour démocratiser les low-techs, il y a ce film d’Adrien Bellay en préparation : Low-tech le film - Ulule

Et une chouette intervention de Corentin de Chatelperron sur Quotidien hier soir : Invité : Corentin de Chatelperron veut vous faire aimer la « low-tech » - Quotidien | TMC

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Dans ce cas, une entreprise low-tech devra pratiquer des prix élevés pour pouvoir payer le temps humain d’artisanat, et les low-tech ne seront donc pas accessibles au plus grand nombre. Aujourd’hui l’ADEME a un budget pour financer les low-tech, c’est bien pour lancer une activité, mais est-il vraiment possible de la pérenniser sans subventions?

Alors quand tu parle des prix plus élevés, ça dépends, car je trouve intéressant de remettre en question les modèle économique qu’il y a derrière.
Par exemple, la machine a laver low-tech on peut très bien penser que au lieu de la vendre tu peux la louer avec un prix du service.

Après je comprends bien le débat de la pérenniser, mais cela se pose dans chaque entreprise & start-up.

Certaine réponse derrière a mon avis sont :

  1. le but des subventions c’est dans un premier temps de lancer les idées, pour pouvoir ensuite se subvenir
  2. le rôle central du business modèle aide à essayer de se poser la question de comment se subvenir
  3. les entreprises a missions sont pour moi un type un peu hybride qui pourrait aider dans cette direction
  4. tu as aussi des mouvements commet time for the planete qui permet de financer des projets sous d’autre forme.
  5. le fait que l’indice de réparabilité arrive en Europe peut avoir un impact car les low-tech sont par définition réparable, donc a voir comment ont peut ajouter de la low-tech dans ce qui existe déjà, ou les lancés.

Tu as déjà entendu l’histoire de l’increvable et de pourquoi ils ne pourront jamais la lancer (la fameuse machine à laver low-tech réparable)? Je te conseille cette conférence. C’est assez intéressant sur la réalité terrain de la mise en oeuvre de projets low-tech dans le monde tel qu’il est aujourd’hui!

Également, je suis un fervent défenseur de l’économie de la fonctionnalité, on achète des lavages plutôt que la machine. Cependant que pense que pour l’instant ce genre de location est bien trop onéreuse pour un particulier (je m’étais renseigné pour un ordinateur ou un téléphone, on dépasse le prix de l’appareil au bout d’un an…). De plus, je pense que la notion de propriété est très ancrée dans les esprits et ça complique les choses. Peut être que grâce à la multiplication de projets et le changement des mentalités il y aura un marché à 10 ans, mais pour l’instant rare sont les réussites.

1 et 2 Je suis d’accord avec toi, il ne faut pas compter sur les subventions pour pérenniser un projet
3 As-tu vu que le PDG de Danone, Emmanuel Faber, a été démis de ses fonctions de PDG par 99,4% des actionnaires? Pas assez de bénéfices car ils n’étaient pas compatibles avec le fait que ce soit une « entreprise à mission ». Je ne pense pas que ce soit possible dans une entreprise avec un actionnariat classique. Par contre, tout ce qui est SCIC, j’y crois beaucoup!! Le fait que les clients, les salariés, les parties prenantes soient les actionnaires d’une entreprise avec chacun le même droit de vote.
4 J’ai pas trop suivi depuis le début, je comptais prendre une part :slight_smile:
5 Oui cet indice est une bonne nouvelle! Mais les gens avec peu de moyens achèteront toujours plus volontier une machine à laver à 150€ non réparable plutôt qu’à 800€ entièrement réparable. Par contre, je vois pas mal d’entreprises comme la mienne (Envie) qui émergent sur la réparation et la vente d’électroménager d’occasion. Le business model se base sur de l’argent destiné au traitement issu de l’éco-organisme qui gère la filière (ici les D3E) et sur la vente d’occasion!

Bref la Low-Tech je trouve que c’est toujours facile quand on en parle mais quand il s’agit de trouver un business model qui fonctionne vraiment dans le monde d’aujourd’hui, c’est une autre histoire! C’est important de creuser le sujet pour essayer de trouver des solutions à ça

J’ai entendu parlé de l’histoire et je savais qu’il ne pouvait pas la lancer mais je n’ai pas investigué le pourquoi du comment, donc je vais regarder cette conférence.

:thinking:, Je vois, c’est sûrement que dans ma tête j’ai l’espoir que ça marche et mon intuition me dis que ça peut marché, mais la réalité est autre.

  1. Oui j’ai vu cela et j’avais beaucoup d’espoir dans cette exemple de ce PDG, mais comme tu le dis le problème c’est plus la forme de l’actionnariat. A mon avis le problème central dans cette exemple c’est qu’il a essayer de changer un grand group pas du tout dans cette démarche vers quelque chose de durable. Mais ce qui marche mieux c’est quand ça se construit comme tel quasiment depuis le début comme Ecosia.
    Oui je pense que les SCIC ont de l’avenir.
  1. Après je dis ca, mais ca m’as choqué quand j’ai vu que ce n’était pas une coopérative, mais je trouve que c’est un réseau intéressant et qui a une chance.
  2. Oui c’est sur, si tu as un facteur 5 sur les prix, faut rester réaliste, mais en générale, l’écart de prix n’est pas aussi grand il me semble, et les différentes études de l’article indique que même si ce n’est pas parfait la réparabilité joue un rôle dans la décision. Donc a voir comment concrètement cela joue un rôle.
    Et oui je pense que tout ce qui est réparation & seconde main va fleurir en France, en tout cas j’espère.

Je comprends bien ton questionnement sur l’application de la low-tech surtout en entreprise.
Car je vois bien l’intérêt des low-tech, mais je pêne a voir comment continuer de les développer ( en dehors du cadre de juste tester des low-tech).

C’est exactement là où je veux en venir. On sent tous qu’il y a du potentiel, mais pour l’instant, où sont les exemples qui fonctionnent? Sur quel business model? Est ce que c’est même possible d’avoir un projet viable dans le système économique actuel?

Beaucoup de questions que je me pose et qui restent sans réponse. Quels leviers pour faire sortir les Low tech du « bricolage pour particulier ingénieux » vers un changement d’échelle qui pourrait avoir un réel impact sur le monde.
Peut être que ce n’est pas possible dans nos pays dits « développés » ou dans un monde où les ressources sont encore « abondantes ».

Le LowTech lab est normalement entrain de faire un travail de documentation sur les projets entrepreneuriaux Low tech, j’attend de voir les résultats avec impatience.

Bonjour Clémence, mille excuses, je n’ai pas trouvé le moyen d’envoyer un message direct. Je réalise actuellement un M2 et envisage de poursuivre sur les questions de viabilité low-tech (management / gestion). Pourrait-on échanger plus facilement qu’ici sur ce sujet ? Grégory gregory.chaudemanche @ univ-rouen . fr