Salut, moi c’est Gael!
J’ai grandi dans une famille pas du tout écolo et pourtant, j’ai attrapé le virus assez tôt.
Ado, je fabriquais des fours solaires que j’essayais en vain de faire utiliser à ma mère, je refusais qu’on m’amène en voiture chez les copains et prenais mon vélo et je tannais mes parents avec l’écologie.
Ça c’est pour mon coté un peu écolo, maintenant, pour mon coté bricolo, pour mes 15 ans mon cadeau d’anniversaire c’était un poste à souder à l’arc. Je m’amusais comme un petit fou avec, je soudais des vélos ensemble pour faire des tandems, tall-bikes et autres bizarreries.
Au lycée, j’étais le mec bizarre qui jouait pas aux jeux-vidéos, qui allait à la pêche et qui fabriquait des fusées à eau et qui surtout n’avait pas la moindre idée de quoi faire de sa vie. Alors j’ai écouté les « Toi t’es fait pour être ingénieur » qui me convainquaient qu’a moitié…
Moi qui voulais arrêter l’école en 3eme pour faire garde forestier ou menuisier, voilà que je me retrouve presque dix ans plus tard avec un diplôme d’ingénieur en mécanique par apprentissage que j’ai eu l’INSA Lyon en 2018 (ouais encore un insalien… je sais c’est pas très original haha).
Pendant mon apprentissage j’ai bossé dans une grosse boite de chimie, je concevais et fabriquais des ‹ machines de torture › pour pièces automobiles en plastique. Le job était chouette, y avait du bricolage, je mettais les mains dans le cambouis assez régulièrement ce qui était une chance pour un job type 'ingé dans une multinationale!
Mais les pièces de voiture, le greenwahsing, le gaspillage phénoménal, l’indemnité kilométrique à vélo inférieure à celle des bagnoles, les « bah alors Gael, tu prends pas de viande » sarcastiques de mon chef à chaque repas et cette impression malaisante d’être un imposteur, un résistant devenu collabo qui participe (un peu malgré lui) à nous enfoncer toujours plus dans la merde me rendaient malade. Bref, rien de très original, juste la bonne vieille dissonance cognitive.
J’ai donc refusé un poste qui m’a été proposé à la fin de mon apprentissage et me suis lancé sur la piste d’une reconversion en maraîchage avec ma copine.
J’ai fait des stages, des visites de fermes, des formations sur la création d’entreprises agricoles. Et j’ai surtout vu des gens qui faisaient un boulot de dingue et qui pour certains vivaient du RSA, divorçaient, arrêtaient parce qu’ils avaient le dos en vrac… (bon je grossis le trait, y en a qui s’en sortent bien dans le lot et heureusement!).
J’ai compris que se lancer dans l’agriculture avec des modèles alternatifs, d’avoir la prétention d’en vivre, en n’étant pas issu du milieu, avec un soutien très limité de l’entourage et le tout dans un contexte de dérèglement climatique ne serait pas chose aisée.
Mais j’ai aussi vu que toutes ces nouvelles pratiques ‹ alternatives › (permaculture, MSV, semis direct sous couvert…) avaient besoin d’outils adaptés à la taille et aux besoins nouveaux/ spécifiques de ces exploitations. Pour diverses raisons, le projet d’installation en agriculture a été laissé de coté pour un certain temps et je me suis posé la question de l’entreprenariat avec un nouveau projet de création/ fabrication de machines agricoles plus ou moins low-tech inspiré par le travail de l’Atelier Paysan (auquel j’ai par ailleurs postulé sans succès ).
Ce projet de création d’entreprise je l’ai aussi mis de coté pour l’instant mais pour celles et ceux intéressés par ce domaine, je pense qu’il y a beaucoup à faire (lits de désherbage, hache-pailles à pédales, épandeurs à traction animale et moultes autres choses).
Donc si vous avez des questions sur comment ne pas se lancer dans l’entreprenariat, je peux vous renseigner par contre si vous voulez y arriver, @MaxenceFournaux pourra certainement vous aider comme il avait commencer à le faire avec moi avant que je me réfugie dans le salariat !
Les dernières nouvelles c’est donc que j’ai normalement trouvé un job (en faisant une candidature spontanée) dans une petite boite de 3 personnes qui me parle vraiment. Ils fabriquent de moulins à farine de type ‹ Astrié › qui sont des petits moulins à meule de pierre assez simples qui permettent aux paysans céréaliers de devenir meuniers puis éventuellement boulanger et donc bien souvent de vivre mieux de leur métier! Ils ont aussi plein d’autres projets super chouettes comme un moulin à auto-construire et l’autonomie énergétique à la ferme dont je pourrais parler plus précisément une fois que le confinement sera terminé et que mon embauche sera effective!
Voilà, pour mon parcours un peu chaotique et peut-être pas ultra inspirant, mais chaque piste que j’ai explorée m’a vraiment permis d’apprendre tout un tas de choses, de comprendre que tout reste à faire et je ne regrette en rien d’être sorti ‹ du moule › auquel me destinait plus ou moins mon école…
Si vous voulez discuter d’installation agricole, d’outils agricoles, de bricolage ou de toute autre chose j’en serais ravis!
Désolé pour ce pavé , et à bientôt!
Gaël